L’argent n’a jamais été ce que tu crois
Et il a déjà changé de forme des dizaines de fois
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Bienvenue dans ma newsletter crypto ! Je suis ravie que tu sois là pour apprendre quelque chose sur ce sujet.
Mes amis m’appellent Caro et même si je n’ai pas la tête de l’emploi, je suis investisseuse et vulgarisatrice de cryptos depuis 7 ans !
Donc, la crypto, ça me connaît !
Tu fais partie des + 73 000 lecteurs de cette newsletter et tu ne peux pas savoir comme ça me touche de vous savoir si nombreux !
🌤️ L’actu crypto de la semaine
Cette semaine, tu as peut-être vu le marché crypto vaciller… et tu n’es pas le seul à t’être demandé ce qu’il se passait. Le Bitcoin a d’abord plongé jusqu’à 82 000 $, avant de remonter vers 87 000 $. C’est mieux, mais encore en dessous du dernier creux à 91 000 $.
Pourquoi ce yo-yo ? Laisse-moi te raconter.
Après 43 jours sans gouvernement aux États-Unis (oui, presque un mois et demi…), toutes les données économiques sont sorties d’un coup, avec 50 jours de retard. Et là, surprise : des chiffres qui se contredisent. Beaucoup d’emplois créés d’un côté, mais un chômage au plus haut depuis 5 ans de l’autre.
Résultat : le marché doute.
Surtout parce qu’il espérait une baisse des taux en décembre, et cette info retardée remet tout en question. Le marché a donc “intégré une mauvaise nouvelle”, comme on dit.
Mais souffle : on n’est pas en bear market*. Ce qu’on vit ressemble plutôt à une pause dans la hausse, comme on en a déjà eu deux depuis le début du cycle, et si les chiffres commencent à indiquer autre chose, je vous le dirais.
Allez, maintenant que le décor est posé, on peut entrer dans le cœur de notre sujet de la semaine.
*un bear market, c’est une baisse des cryptos pendant un an, pas un petit creux temporaire.
💰 L’argent n’a jamais été ce que tu crois
Temps de lecture : 7 min
Aujourd’hui j’aimerais rappeler un truc super important :
L’argent n’a jamais été quelque chose de figé.
Et déjà si tu es nouveau ici, laisse-moi te rassurer :
C’est normal de ne rien comprendre au début.
Personne ne naît en sachant pourquoi on imprime des billets, ni pourquoi des gens osent dire que “Bitcoin c’est de l’argent”.
Alors aujourd’hui, je vais t’embarquer dans une petite machine à remonter le temps pour te montrer un truc très simple :
L’argent a déjà changé de forme plein de fois.
Donc l’idée que la crypto soit “une nouvelle forme d’argent” est beaucoup moins bizarre qu’elle n’en a l’air.
Cette soirée où personne n’a de monnaie
Imagine, tu es à une grosse soirée entre potes, dans une maison de campagne.
Quelqu’un a ramené :
du vin
une énorme raclette
un dessert de fou
et toi… tu n’as rien ramené (ça arrive ok, aucun jugement).
À un moment, tu te sens un peu mal à l’aise :
“Bon… je participe comment moi ? Je rembourse qui ? Combien ?”
Sauf que :
il n’y a pas de caisse commune,
personne n’a la monnaie exacte,
et en plus vous payez chacun des trucs différents.
Alors vous commencez à dire :
“La prochaine fois, j’amène tout l’apéro.”
“Je t’offre le resto la semaine prochaine.”
Sans t’en rendre compte, tu viens de recréer le tout premier système : le troc.
Le tout début : le troc (et pourquoi ça coince vite)
Pendant une bonne partie de l’histoire humaine, on a fait exactement ça :
on échangeait des choses contre d’autres choses.
Du blé contre de la viande
Des outils contre des habits
Des heures de travail contre de la nourriture
Sauf que… comme pour ta soirée, ça devient vite l’enfer à organiser.
Le troc a trois gros problèmes :
Il faut que chacun veuille exactement ce que l’autre offre.
Tu as des pommes, tu veux du pain.
Le boulanger n’a pas besoin de pommes. Game over.
C’est compliqué de savoir combien “vaut” chaque chose.
1 poulet = combien de sacs de pommes de terre ?
Et si la qualité n’est pas la même ?
C’est nul pour faire des économies.
Tu ne peux pas vraiment “stocker” des heures de massage ou des sacs de blé pendant 30 ans.
Donc naturellement, les humains ont eu besoin d’un outil spécial pour faciliter les échanges.
C’est là qu’apparaît la première grande idée :
“Et si on utilisait un objet spécial que tout le monde accepte, juste pour faciliter les échanges ?”
C’est ça, le début de l’argent.
Les objets qui deviennent de l’argent
Reviens à ta soirée.
Imagine qu’à chaque fois que quelqu’un amène quelque chose, vous lui donnez un jeton. Et à la fin, ceux qui n’ont rien apporté donnent des jetons à ceux qui ont tout fourni.
Les jetons ne servent à rien en soi.
Mais tout le monde est d’accord pour dire : “1 jeton = 1 unité de participation”.
Eh bien pendant longtemps, l’humanité a fait exactement ça, mais en version grande échelle.
Selon les régions, les gens ont choisi :
des coquillages (comme les cauris, utilisés en Afrique de l’Ouest et en Asie pendant des siècles),
du sel (on dit souvent qu’une partie du “salaire” romain était liée au sel),
du bétail,
ou même des perles.
Pourquoi ces objets-là ?
Parce qu’ils ont quelques qualités importantes :
ils sont relativement rares (tu ne peux pas les créer en claquant des doigts),
ils sont reconnaissables (tu vois vite si c’est un vrai coquillage ou un truc chelou),
ils sont plus faciles à transporter que 3 vaches et 14 sacs de blé.
Ce qui est important ici, ce n’est pas l’objet lui-même.
C’est le contrat invisible que tout le monde accepte :
“On décide ensemble que cet objet représente de la valeur.”
L’argent, ce n’est pas “un truc magique”. C’est juste un objet que tout le monde accepte comme intermédiaire pour échanger.
Les métaux précieux : quand l’argent devient lourd (littéralement)
À un moment, on a eu un autre problème :
Les coquillages, les sacs de sel… ce n’est pas super pratique à grande échelle.
Alors on s’est tourné vers quelque chose de plus pratique :
les métaux précieux, surtout l’or et l’argent.
Pourquoi eux ?
Parce qu’ils sont :
durables (l’or ne rouille pas, ne pourrit pas),
divisibles (tu peux les fondre, les découper),
transportables (plus que 40 poules en tout cas),
et surtout : rares.
Les royaumes, empires et États ont commencé à frapper des pièces avec un symbole dessus (le roi, l’empereur, etc.).
Ce symbole, c’était un peu le “certificat de confiance” :
“Cette pièce contient tant de métal, vous pouvez lui faire confiance.”
Sauf que… si tu voyages loin, tu dois transporter :
plein de pièces
avec un risque de vol
et c’est super lourd.
Un marchand qui traverse l’Europe avec un coffre plein de pièces, ce n’est pas très optimal.
C’est comme si tu te baladais aujourd’hui avec toutes tes économies en pièces de 2 € dans un sac à dos.
Tu ne serais pas serein.
Les billets : l’argent devient une promesse
Laisse-moi te raconter une autre scène.
Imagine que tu as un casier dans une salle de sport où tu laisses ton sac.
On te donne un petit ticket avec un numéro.
Le ticket, ce n’est pas ton sac, mais c’est la preuve que :
“Si tu reviens avec ce ticket, on te rend ton sac.”
Les billets de banque, au départ, c’est exactement ça.
Les gens déposaient leur or auprès d’orfèvres ou de banques.
En échange, on leur donnait un papier qui disait en gros :
“Ce papier représente X grammes d’or.
Tu peux venir récupérer ton or quand tu veux.”
Les gens se sont mis à utiliser directement les papiers pour payer entre eux, sans jamais aller chercher l’or. Parce que c’était plus simple de s’échanger des papiers que de se trimballer des kilos de métal.
On est entré dans l’ère où :
l’argent, ce n’est plus l’objet lui-même,
mais une promesse écrite.
Puis, au fil des siècles, la plupart des pays ont abandonné l’idée :
le billet n’est plus échangeable contre de l’or.
Il a de la valeur parce que :
l’État le garantit,
les gens ont confiance,
et tout le monde l’accepte.
C’est ce qu’on appelle une monnaie fiduciaire (“fiducia” = “confiance” en latin).
L’argent dans un tableau Excel géant (bonjour, banques)
Maintenant, on fait un autre saut dans le temps.
Tu te connectes à ton application bancaire.
Tu vois écrit :
Solde : 1 254 €
Mais… où est cet argent ?
Ce n’est pas dans ton téléphone,
ce n’est pas dans ton ordi,
ce n’est même pas forcément dans un coffre quelque part.
En réalité, ton argent, c’est une ligne dans la base de données de ta banque.
Un grand tableau Excel.
Quand tu fais un virement :
on ne transporte pas des billets dans des tuyaux,
on modifie juste deux lignes dans deux tableaux (celui de ta banque et celui de la banque d’en face).
C’est tout.
Donc aujourd’hui, l’essentiel de ton argent est déjà :
purement numérique,
représenté par des écritures comptables,
maintenu par des logiciels sur des serveurs.
Tes cartes bancaires, Apple Pay, PayPal…
Tout ça, ce ne sont que des interfaces pour bouger des lignes dans ce fameux tableau.
Et la crypto dans tout ça ?
Du coup, quand quelqu’un te dit :
“La crypto, ce n’est pas du vrai argent, c’est juste digital…”
Tu peux souffler doucement et te rappeler :
Ton argent est déjà digital.
Ce qui change, ce n’est pas le fait qu’il soit numérique.
C’est qui tient le tableau.
Aujourd’hui, c’est ta banque (et le système bancaire, encadré par l’État).
Avec une crypto comme le bitcoin, c’est un grand tableau partagé entre des milliers d’ordinateurs dans le monde.
La crypto, c’est “juste” une nouvelle étape dans une histoire qui a déjà beaucoup changé :
du troc
aux coquillages
aux pièces
aux billets
aux lignes dans un ordinateur
… aux blockchains.
Ça ne veut pas dire que tout est parfait, ni que tout va remplacer tout le reste demain matin.
Mais ça veut dire que l’idée d’une nouvelle forme d’argent n’a rien d’absurde.
Au contraire :
C’est dans la continuité de ce qu’on fait depuis des millénaires.
Résumé ultra-simple :
1️⃣ On a commencé avec le troc → trop compliqué.
2️⃣ On a choisi des objets spéciaux (coquillages, sel, métal) pour simplifier les échanges.
3️⃣ On est passé aux pièces puis aux billets → plus pratiques, plus faciles à transporter.
4️⃣ Aujourd’hui, ton argent est surtout une ligne dans une base de données bancaire.
5️⃣ La crypto, c’est une nouvelle manière de tenir ce tableau, mais de façon partagée, sans acteur unique au centre.
À très vite dans ta boîte mail,
Bises




